La Martinique est un endroit paradisiaque très agréables pour y passer les vacances. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’elle compte également certaines espèces dangereuses que ce soit dans sa faune où dans sa flore.
La ciguatera ou gratte
Il s’agit d’une forme d’intoxication alimentaire transmise par la consommation de certains poissons prédateurs. Elle est favorisée par la mort des récifs coraliens, soit par la main de l’homme soit de la nature avec les cyclones. Une fois le corail disparu, les fonds marins sont colonisés par une algue propice au développement de Gamberdiscus, une micro-algue de la famille des dinoflagellés qui sécrète les ciguatoxines. Celle-ci sert de repas à certains poissons qui sont ensuite mangés par de plus gros congénères puis par les grands prédateurs : mérous, barracudas, murènes, loches, carangues et requins.
Les hommes mangent ensuite ces poissons et accumulent cette toxine lorsqu’elle est présente dans la chaire. Ainsi, quand le niveau d’intoxication est trop important une crise aigüe intervient sous différentes formes possibles :
- Gastro-intestinaux : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées.
- Généraux : démangeaisons ou rougeurs, baisse de tension, fourmillements ou engourdissements au niveau des lèvres, de la langue ou de la gorge, respiration difficile, difficulté d’élocution, irritation des yeux, salivation excessive, transpiration excessive, fièvre ou frissons, maux de tête, douleurs articulaires, crampes ou paralysies, fourmillements.
Les signes apparaissent généralement 1 à 6 heures après l’ingestion du poisson mais ce délai peut aller jusqu’à 30 heures. Par ailleurs, les signes peuvent être augmentés avec l’ingestion de certains aliments (alcool, noix...).
Si de tels symptômes surviennent, il est naturellement recommandé de consulter un médecin. Néanmoins, les cas mortels sont exceptionnels.
Les espèces représentant un danger sont identifiées par l’arrêté préfectoral N° 2002-1249. Ainsi, si vous profitez de votre séjour en Martinique pour pêcher, assurez-vous de pourvoir reconnaître les différentes espèces potentiellement vénéneuses, ou susceptibles de l’être, et de ne pas les consommer.
Pour de raisons de santé publique, il est conseillé de signaler par une déclaration les cas de ciguatera, même isolés, auprès de l’ARS (Agence Régional de Santé) ou de la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt). Cela permettra de mieux lutter contre cette intoxication qui peut se révéler très invalidante.
Serpent trigonocéphale de la Martinique
Le trigonocéphale a beau être l’un des symboles de l’île, il n’en est pas moins dangereux. Cette vipère jaune autrement appelée « fer de lance » mesure jusqu’à 2 mètres de long et est la seule espèce de serpent venimeuse de la Martinique.
Ainsi, lorsque vous partez en randonnées ou dans des zones herbeuses, évitez les sandales et autres souliers légers auxquels vous préférerez des bottes ou des chaussures de marche. En effet, il fréquente surtout les forêts et les plantations où il chasse ses proies habituelles : oiseaux et petits rongeurs. Le venin du trigonocéphale peut être dangereuse pour l’homme si aucun soin approprié n’est apporté. Un sérum mono-spécifique a été créé spécialement pour la Martinique par l’Institut Pasteur, il est généralement disponible en pharmacie. Toutefois, ce serpent étant devenu rare, peu d’accidents sont à déplorer.
Anecdote historique sur le trigonocéphale de la Martinique
Vous remarquerez que le drapeau de la Martinique est orné de trigonocéphales. Ce serpent est intimement lié à l´histoire la Martinique et il constitue le symbole non officiel de l’île le plus largement utilisé pour représenter la Martinique et la dissocier du reste des Antilles françaises. En effet, le serpent trigonocéphale a longtemps causé de nombreuses victimes chez les esclaves chargés de ramasser la canne dans les plantations martiniquaises. Au 19e siècle, les colons martiniquais ont eu l´idée d´importer la mangouste des Indes pour combattre ce serpent. Malheureusement, ces deux animaux ne sont pas actifs durant les mêmes périodes. En mal de prédation, la mangouste s’est rabattue sur les poules et les œufs, au point que nombre d’espèce d’oiseaux, comme les perroquets, ont disparu de l’île.
Le mancenillier
Au premier regard, le mancenillier ressemble à un petit arbre qui rappelle le pommier et ses fruits s´apparentent à de petites pommes. Mais attention de ne rien toucher car tout est toxique dans cet arbre redoutable, de l’écorce à la sève, en passant par les fruits et même les feuilles. Il faudra donc savoir identifier cet arbre et faire savoir son existence autour de vous, garder cet arbre à distance et éviter de succomber à la tentation goûter ses fruits.
Cet arbre d’Amérique de la famille des euphorbiacées tire son nom de l’espagnol manzana, qui signifie « pomme ». Le mancenillier est très répandu en Martinique, et surtout au bord des plages.
De plus, par temps de pluie, évitez de vous abriter sous ses branches car l’eau en ruisselant sur ses feuilles entraîne de l’acide qui provoque de très graves brûlures même au travers des vêtements.
Du fait de leur dangerosité, la plupart sont bien signalés. Néanmoins, soyez prudents et tenez-vous éloignés de tout arbre présentant un tronc noueux tirant sur le gris, une faible hauteur, des feuilles ressemblant à celles du poirier et des fruits alléchants. Et, en cas de doute, lavez-vous très rapidement à l’eau et au savon.
La larva migrans
Elles sont belles les plages de sable blanc de Martinique avec leurs eaux turquoise et leurs cocotiers ! Pourtant, lorsque vous êtes à la plage, évitez de marcher pieds nus sur le sable et allongez-vous sur une natte ou une serviette de plage. En effet, il faut éviter tout contact avec la larva migrans, une petite larve sous-cutanée qui entraine de fortes démangeaisons. Elle provient des parasites, l’ankylostome, laissés par les chiens errants fréquentant les plages. L’infection est bénigne et se guérit en quelques semaines à quelques mois (2 à 8 semaines) avec la mort de la larve in situ. Les soins consistent par un traitement par voie locale ou orale.
Les scolopendres
Ces espèces de mille-pattes sont fréquents aux Antilles et particulièrement les jours de pluie. Avant de dormir, pensez à vérifier le lit, les draps et oreillers. Leur morsure n’est pas mortelle mais très douloureuse. S’il est de petite taille, inférieure à 5 cm, un traitement à se procurer auprès d’un pharmacien sans ordonnance sera suffisant. Sinon, contactez un médecin pour éviter tout risque de choc allergique qui pourrait nécessiter une courte hospitalisation.
Etangs et eaux stagnantes
Si la bilharziose a disparu des îles, l’ankylostomiase et l’anguillulose peuvent encore s’attraper. Il faudra donc s´abstenir de se rafraîchir les pieds dans des étangs d’eau douce ou de marcher dans la boue.